La Colline des Perches – Intérêt Militaire

La Colline des Perches – Intérêt Militaire pour la Défense de Belfort

La présente page traite de la fortification des hauteurs de Belfort et en particulier la fortification de la colline des Perches de 1815 (Lecourbe) jusqu’à 1870 (Denfert-Rochereau).

Le plan en bas de la page montre la fortification des hauteurs de Belfort en 1870.

Période Legrand (1799) – Lecourbe (1815) – Haxo (1818 à 1830) –
Denfert (1867 à 1870)

Un mémoire du 10 juillet 1792, rédigé par Sorbier et présenté par de Golbéry, dresse un état peu flatteur de la fortification existante à Belfort ; l’auteur reprend l’idée avancée par Vauban de fortifier les collines entourant la ville : la Miotte, le Gibet (actuellement la Justice), la Perche et les Barres. Il propose d’établir un simple cordon de redoutes et de faire de l’ensemble un camp retranché.

En septembre 1792, trois redoutes sont prévues, une sous la pierre de la Miotte, une aux Fourches patibulaires (actuellement la Justice), et une au bois de la Perche. En décembre 1793, l’ingénieur en chef du génie Legrand donne dans un rapport l’assurance que le camp sera construit d’une manière solide et durable. Le 14 février 1794, les redoutes de la Miotte et de la Justice sont achevées, celle de la Perche simplement amorcée ; la situation militaire de l’époque permet l’arrêt définitif des travaux le 23 juillet 1794.
Legrand nommé commandant de la place de Belfort en 1799 constate que les travaux sont restés en l’état.

1813-1814
En 1813 lors de la première invasion, la place était en fort mauvais état, rien n’avait été préparé pour assurer sa résistance et ce n’est que peu avant le passage du Rhin qui avait lieu le 22 octobre que l’on y rassemblait quelques subsistances tirées des communes environnantes. La garnison était portée à 3000 hommes et 50 chevaux et formée de détachement de différents corps et principalement de recrues presque nues.
Le 13 janvier la garnison faiasait une grande sortie sur Danjoutin d’où elle ramenait quelques pièces de bétails et six sacs de blé.
Enfin le 13 avril 1814, la capitulation était signée et les Autrichiens entraient le 15 dans la ville. La garnison avait perdu près de 600 hommes par la maladie et avait encore environ 300 malades.
Ce blocus ne présentait rien de remarquable ni de la part des assiégeants qui ne faisaient pas de travaux d’attaque ni de celle des assiégés qui ne tentaient aucune action de vigueur.

1815
Belfort avait en 1815 de nouvelles attaques à soutenir ; mais cette fois grâce au génie du général Lecourbe à qui l’Empereur n’avait donné qu’une poignée de monde pour défendre cette partie de la frontière, la ville n’avait point à souffrir.

Général Lecourbe - Défenseur de Belfort en 1815 - Tableau Mairie de Belfort

Un des premiers soins du général, en prenant le commandement supérieur, était de reprendre la construction des ouvrages de campagne pour occuper les hauteurs des Barres et de Bellevue, les deux Perches, la Justice, la Miotte et les ouvrages sur le chemin de Bâle à l’ouest de Pérouse et sur la route de Lyon. Déjà dès le 27 mai, le maréchal Suchet avait donné des ordres pour occuper ces hauteurs ; les ouvrages exécutés à la hâte, dans un terrain difficile et avec peu de moyens, en partie par des hommes de requisition d’assez mauvaise volonté, ne pouvaient être perfectionnés ; et même les palissades que l’on aurait pu sans grands travaux consolider dans le roc, étaient en plusieurs endroits placées dans les gabions remplis de rocailles.
Le général Lecourbe faisait en même temps exécuter des travaux défensifs à Montbéliard et à Bourogne.
L’événement démontrait la bonté des dispositions de ce brave général, qui avec une poignée de monde, disputait le terrain à des forces supérieures et défendait chaque position depuis le 26 juin, jour où le général autrichien le comte de Colloredo attaquait nos avants postes près de Bâle, jusqu’au 11 juillet où il livrait un dernier combat, le seul qui n’avait pas de succès, pour faciliter le passage d’un convoi venant de Besançon. L’ennemi, dans ces différentes affaires, avait 17000 hommes hors combat et plus d’une fois les redoutes du camp retranché de Belfort qoui qu’à peine ébauchées, rendaient d’importants services, c’est devant celle de la Basse Perches que le général Mambourg par une charge en flanc détruisait en entier le 4 juillet un bataillon autrichien qui marchait pour l’attaquer ; trois hommes seulement étaient épargnés, les efforts de l’ennemi étaient vains contre le village et le redoute du bois de Pérouse, défendu par le général Abbé, et le général Montfort attaquait et reprenait Offemont et la redoute de la Miotte. Enfin les ouvrages des Barres et de Bellevue soutenaient l’attaque de Bavilliers et d’Essert dont le général Lecourbe devait s’emparer pour ouvrir le passage à un convoi de vivres venant de Vesoul et qui arrivait heureusement à Belfort.
Les travaux de fortification se sont poursuies de 1817 à 1842, sous la responsabilité de l’inspecteur général des fortifications Haxo.
La campagne de 1815 ayant démontrée de nouveau l’importance de la position de Belfort, il était décidé que la place serait fort augmmentée et le général Haxo rédigeait un projet d’ensemble dont l’idée principale était d’agrandir la place en y rattachant la corne de l’Espérance en fortifiant le faubourg de France et en faisant du vallon compris entre la Miotte et la Justice un camp retranché permanent destiné à recevoir les établissements et magasins nécessaires pour ravitailler une armée.
Cette idée était adoptée en principe et a servi de base à tout ce qui a été fait depuis, voir le résumé des tavaux qui suit :
– Modifications du Château
– Camp retranché à partir de 1825 :
..Communication à la Justice par la lunette 18
..Fort de la Justice
..Fort de la Miotte
..Front du Vallon entre la Justice et la Miotte
– Enceinte du Faubourg de France

Le fort des Barres
Ce fort devrait être assis en partie sur le sommet du plateau et en partie sur la pente qui sedirige vers la ville.
De tous temps l’occupation de la hauteur des Barres par un fort et la conservation des faubourgs par une enceinte fortifiée ont été considérées comme indispensables pour une place aussi importante que celle de Belfort.
Un premier projet était présenté en 1831, mais la question était ajournée par le comité jusqu’à l’achèvement des travaux entrepris dans la place de Belfort : celui-ci était de nouveau appelé à donner son avis sur les deux projets présentés, l’un en 1834 et l’autre en 1841 ; et dans sa séance du 1er février 1842, il a fixé les bases sur lesquelles devrait être fait une nouvelle étude envoyée en 1842

En 1867, Denfert-Rochereau propose des ouvrages (7ème projet) aux Perches, proposition reprise par le général du génie Frossard.

La construction des forts en maçonnerie des Perches en 1870 et 1871 par Denfert-Rochereau

Le fort des Basses Perches comprenait des blockhaus le long du fossé de gorge recouverts de poutres à l’épreuve de la bombe et trois traverses creuses. les murs étaient construits en maçonnerie sèche et les fossés taillés dans la roche. les blockhaus étaient bâtis pour abriter une centaine de personnes.
A la déclaration de la guerre de 1870, les forts des Perches sont armés et les ouvrages sont terminés pendant la guerre.
Après le guerre, à partir de février 1871, les forts sont remis en état par l’armée prussienne. Le fort des Hautes Perches ainsi que le fort Bellevue ont été adaptés au logement des militaires prussiens qui ont quitté la ville en 1873.

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Fort des Basses Perches - Denfert 1870

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Première Ceinture Fortifiée Belfort-Situation 1870 (Extrait) - Réf. ADTB Belfort 6J/792/4

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A noter que le fort de Bellevue a été démolie au début du 20ème siècle.

 

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